Des discussions ouvertes avec des familles, des échanges avec des collègues critiques des approches traditionnelles en intervention et en recherche et la lecture de textes écrits par des auteur·trice·s se situant à l’extérieur du courant dominant m’ont amené à remettre en question la manière dominante de traiter les enfants, les parents et les familles en recherche et en intervention. J’ai développé un intérêt particulier pour des approches visant l’empowerment des personnes, l’agir éthique et les pratiques anti-oppressives. Je tente de mettre en oeuvre les principes de ces approches au travail que je fais avec les personnes concernées.

J’ai un souci et une réflexion constante sur la portée et les conséquences que peuvent avoir mes actions sur la vie des enfants, des parents et des familles. Je me considère ainsi comme une « chercheuse solidaire » (Piron, 1996) et c’est pourquoi nous optons pour une recherche qui est faite AVEC les enfants, les parents et les familles plutôt que SUR ceux-ci. Je souhaite, notamment par le biais de la recherche, contribuer à faire entendre leurs voix afin que des actions conséquentes en découlent.

Dans notre équipe, nous nous faisons un point d’honneur d’inclure l’ensemble des membres tout au long du projet (allant de la problématisation à la diffusion des résultats). Ainsi, les personnes concernées, les étudiant·e·s, professionnel·le·s de recherche, chercheur·euse·s ont la possibilité de participer, s’ils·elles le souhaitent, à toutes les étapes de la recherche. Ce type d’implication fait notamment en sorte que le projet est « NOTRE projet” et pas seulement celui de la chercheuse responsable. La relation entre les personnes impliquées dans le projet est centrale de même que la reconnaissance des différentes formes de savoirs et de leur importance.